Un don spécial

    Comme d’habitude, avant l’arrivée de cette nouvelle patiente, j’ai consulté mon ordinateur pour prendre connaissance des notes qu’elle avait inscrites elle-même à propos de sa santé.

    Dans son dossier, j’ai lu ceci : “J’ai participé à une transplantation d’organes en 2015. J’ai donné un de mes reins.”

    J’imaginais qu’il s’agissait d’une dame d’un certain âge, probablement autour de quarante ou cinquante ans. Et, bien sûr, j’imaginais qu’elle avait sans doute donné un de ses reins à son enfant ; peut être sa fille ou son garçon. Sauf un parent proche, qui pourrait bien être prêt à vous donner un de ses propres organes ?

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    Quand elle est arrivée, j’ai vraiment été surprise de constater qu’il s’agissait d’une très jeune femme. Elle avait à peine vingt-cinq ans. Et elle était mince ; même plus mince que moi.

    Puis je lui ai expliqué ma méthode de massage ; elle s’est installée sur la table et j’ai commencé à la masser.

    Habituellement, j’évite de poser des questions personnelles à mes patients, sauf pour préciser certains faits à propos de leur état de santé. Je respecte totalement leurs vies privées. Mais, cette fois là, j’étais très curieuse. Alors, pendant que je la massais, je lui ai posé la question directement, “ Vous avez eu une opération en 2015 ?”

    “Oui.”

    “Ehhhh… Vous avez donné un rein ?” Je choisissais mes mots soigneusement.

    “Oui.” Elle n’a pas bougé.

    “Mais, à qui avez-vous avez donné ce rein ? À un membre de votre famille, j’imagine ?”

    “Non, c’était à une inconnue. ”

    “Ahhhh Quoi ?” Je pensais avoir mal compris.

    “Une inconnue. ” Elle a a répété doucement, “C’était une dame de quarante-cinq ans. Je ne la connaissais pas auparavant. ”

    “Une inconnue ?! Quarante-cinq ans ?? En plus ! ” J’étais vraiment surprise.

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    Moi, je signe au verso de ma carte de maladie pour signifier que j’accepte de donner mes organes en cas d’accident mortel.

    Je suis d’accord pour donner mes organes aux gens qui en ont besoin ou la recherche scientifique. Mais, ce sera seulement après ma mort.

Mais comme elle, sans aucune autre raison que sa grande générosité à l’égard d’une personne inconnue, il s’agit d’une chose totalement différente. Est-ce que j’ai le même courage et la même générosité que cette jeune femme pour accepter de donner un de mes organes alors que je suis encore en pleine santé? J’en doute.

    “Alors, pourquoi avez vous accepté de faire ça ?”

    “Je ne connais pas cette dame. Mais j’ai entendu son histoire. J’ai été très touchée et j’ai voulu l’aider, tout simplement. Il y avait quatre autres personnes qui voulaient l’aider ; y compris sa soeur. Malheureusement, elles n’étaient pas compatibles. Finalement, on m’a dit que j’étais la seule personne qui était compatible avec elle et j’en ai été très contente pour elle. Ça sauvait sa vie !” Elle racontait cela doucement, comme si elle parlait de l’histoire d’une autre personne.

     J’ai été tellement étonnée. J’ai dit, “Maintenant, ça va bien ? Votre santé ?”

    Elle m’a répandu, “Oui, merci ! Tout va bien !”

    “Est-ce que vos parents étaient d’accord avec votre décision ?”

    “Non.” Elle a ajouté, “Aucun membre de ma famille était d’accord.”

    Je comprenais. Si elle avait été ma fille, ça aurait été très difficile pour moi.

    “Mais vous avez décidé de le faire quand même. ”

    Elle répondit, “En effet, les valeurs que mes parents m’ont inculquées me portent à tout essayer pour aider les autres qui sont dans le besoin. J’ai pensé que si je pouvais aider cette dame maintenant, pourquoi attendre?”

    Elle a continué, “J’ai deux enfants. Alors, je comprends que mes parents se soient inquiétés pour moi. Cependant, si un de mes fils devait prendre une décision semblable, je le laisserais faire ; je l’encouragerais et je serais très fière de lui. De toutes façons, c’est sa vie, et c’est sa responsabilité. N’est ce pas ? ”

    Hmmmm… J’avais une autre question, “Est-ce que vous avez gardé un contact étroit avec cette dame ? Je pense que oui ?”

    Elle m’a répondu, “Pas tant que ça. Bien sûr, nous nous appelons de temps en temps, à peu près une fois aux trois ou quatre mois, juste pour prendre des nouvelles l’une de l’autre, surtout à propos de nos santés. À part ça, il n’y a pas d’autre lien spécial. Vous savez, je n’ai aucune attente à son endroit. À cause de sa maladie, on s’est croisées dans la vie. Depuis, elle vit sa vie et je vis la mienne ; chacune continue son propre chemin. ”

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    Je n’ai pas osé le lui dire à ce moment, mais j’ai éprouvé beaucoup d’admiration pour cette jeune femme qui a, littéralement, redonné la vie gratuitement à une parfaite inconnue qui était alors très mal en point et que le destin avait placée sur son chemin.

    Quel incroyable karma !

 


11/12/2018 23:12 分类: 评论(0) 阅读()
 

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